20 décembre 2008

Bilan avec le Dr. Bissonnette

Bon, c'est fait, on est allés à ce rendez-vous qui me faisait si peur... Le bilan de nos trois échecs en IAC (possiblement quatre, on saura le 25 décembre).

Zouk trouve que c'est une perte de temps, il se demande bien ce qu'il va pouvoir nous dire puique de toutes façons il ne s'est pas encore fait opérer pour les varicocèles. J'insiste, moi je crois qu'il va pouvoir nous parler de nos chances de réussite puisqu'il a maintenant les résultats de quatre lavage de sperme entre les mains...

Bien sûr, c'est exactement ce qui se passe. Il ouvre notre dossier à son ordinateur, lit le tout, se renverse sur sa chaise à roulettes et se croise les bras derrière la tête. Tout dans son attitude dit que ce ne sera pas simple...

Et effectivement... pour commencer il nous parle bien sûr des faibles, très faibles résultats que Zouk a obtenu après lavage du sperme. Ensuite il nous parle des statistiques qui disent qu'après trois IAC non réussies, les chances que ça réussisse diminuent drastiquement, que si ça avait à avoir pris, ce serait déja fait...

Il nous annonce que dans notre cas, il y a deux voies que nous pouvons suivre. La courte ou la longue. Il est évident que pour lui la courte est la meilleure et il ne se gênera pas pour tenter de nous la vendre...

La voie longue est de continuer à attendre qu'on nous apelle pour l'opération de Zouk, d'attendre ensuite trois mois pour voir si le spermogramme est amélioré, de faire à nouveau trois essais d'IAC, si ça ne fonctionne pas, de me faire passer un hystérosalpingographie et un examen de l'utérus dont j'oublie le nom. Pour lui cette option est complètement ridicule. Il croit que les varicocèles de Zouk ne sont pas suffisamment importantes pour que cela change suffisamment le spermogramme pour pouvoir espérer une fécondation... De plus, il refuse de me faire passer les tests tout de suite car il ne veut pas que je subisse ''ça'' pour rien. C'est son opinion car moi je serais bien prête à faire tout ce qu'il faut !!! En plus, il dit à Zouk que l'opération fait mal, que c'est l'équivalent de se faire donner un coup de marteau sur les testicules. Il lui demande si c'est vraiment ce qu'il veut. Mon Zouk adoré lui répond qu'il est tout à fait prêt à le faire si ça peut nous aider et qu'il préfère essayer que de ne rien faire. Eh que je l'aime mon Zouk !!!

Voilà pour la voie longue... ce qu'on ne comprends pas, c'est qu'il passait son temps à nous répéter que l'opération de Zouk ne nous aiderait pas. Par contre, c'est son collègue, qui a quand même un post-doctorat en urologie, qui nous a suggéré l'opération. On ne comprends pas trop le raisonnement. On est au courant qu'il y a deux écoles de pensée au niveau des varicocèles, mais là, deux médecins qui traitent les mêmes patients, dans la même clinique, et qui se contredisent... on ne sait pas trop quoi penser...

Et bien sûr le plus court chemin est celui que j'ai toujours cru qu'on allait finir par emprunter, la FIV-ISCI. J'explique rapidement en quoi ça consiste pour ceux qui sont moins au fait.

FIV-ISCI : En gros, mes ovaires sont stimulés à l'aide d'injections d'hormones (même principe que les IAC, mais plus grosse production d'ovules, il peut y en avoir une vingtaine). Donc, injection d'hormones une dizaine de jours avec un suivi échographique serré. Lorsque les follicules sont matures et prêts à libérer leurs ovules, piqûre d'Ovidrel comme pour l'IAC et 36 heures plus tard, ponction des ovules. Le Dr. Bissonnette nous a expliqué que pour ce faire, ils me donnaient un calmant et un autre truc qui me ferait soit danser sur les tables (eh! que ça me tente), soit perdre la carte. En salle d'opération, avec mon Zouk qui me tiendrait la main, ils iraient chercher mes ovules à l'aide d'une fine aiguille et on pourrait voir sur un écran la ponction comme telle et sur l'autre écran, ce qui se passe dans le laboratoire avec mes ovules. Ensuite ou avant, je ne me souviens plus, Zouk irait faire son échantillon. Dans le laboratoire, ils choisiraient des spermatozoides et en injecterait un dans chaque ovule à l'aide d'une fine aiguille encore une fois. Ils laisseraient mijoter le tout dans une boîte de pétri pendant un jour ou deux, je ne me souviens plus et nous apelleraient ensuite pour nous dire combien se sont transformés en embryons et combien sont morts. Si je me souviens bien, deux jours plus tard ils me transféreraient deux de ces embryons dans l'utérus et congeleraient ceux qui restent s'il en reste. Deux semaines plus tard, prise de sang pour voir s'il y en a au moins un qui s'est accroché.

Alors voilà donc ce qui nous est proposé... Selon le Dr. Bissonnette, à mon âge et avec notre histoire, deux embryons seraient transférés. Il semblerait que ce soit 30 % de chances de grossesse pour chaque embryon, donc nos chances de grossesse seraient de 60 % et les chances de grossesse multiples seraient de 30 % (ce qui est quand même beaucoup !)

Il nous a tout expliqué ça les deux bras croisés derrière la tête, bien enfoncé dans son fauteuil, comme si c'était la chose la plus naturelle du monde. Et surtout comme si on était le centième couple de la journée à qui il répétait la même chose... Ça semblait l'ennuyer incroyablement. Je pense qu'il n'a pas du tout conscience à quel point il pourrait démolir un couple qui n'a pas les moyens d'envisager la FIV-ISCI... Heureusement, nous avons ces moyens (ben... nous avons les moyens d'emprunter je veux dire).

Zouk a posé toutes les questions qu'il se posait depuis le début de notre processus en infertilité, autant des questions le concernant, que d'autres concernant les effets sur ma santé, etc. Le Dr. Bissonnette avait l'air un peu tanné par bout, il semblait se demander si Zouk allait arrêter un moment donné, mais coudonc, il est là pour répondre à nos questions non ?

Après nous avoir présenté les deux options, il ne cessait de nous répéter: ''Le choix est évident hein ? 60 % de chances d'un côté et dans quelques mois tout pourrait être fini ou alors attendre, et ne pas savoir le résultat final et peut-être finir par la solution que je vous propose tout de suite. Le choix est facile hein ?''

Ben oui, le choix est facile pour lui, mais à moins qu'il ne veuille nous payer tout ça, le choix est quand même pas si facile que ça. 10 000 $ c'est un essai et il y a quand même 40 % de chances que ça ne fonctionne pas. Plusieurs autres projets devront attendre quelques années. C'est correct, on va faire tout ce qu'on peut pour avoir un enfant, mais ça demeure quand même une réalité que plusieurs autres projets devront être repoussés... Mais pour lui ça semblait tellement facile de prendre la décision. Je ne pouvais m'empêcher de penser à tous les couples qui n'ont pas d'argent, qui se font parler de même et qui voient tous leurs espoirs d'enfants s'envoler...

Bref, on lui a dit qu'on prendrait le temps d'y penser un peu, que c'est un gros inverstissement de temps, d'émotions, d'argent , et de ma santé physique. La réalité c'est que même si on a confiance en son diagnostic, je ne me sens pas bien avec lui. Pour ce processus j'ai besoin d'un peu plus d'humanisation, surtout que c'est moi qui en vivrait la majorité. J'ai donc demandé à Zouk s'il était d'accord pour transférer notre dossier à McGill. J'ai toujours entendu de très bons commentaires sur eux, leurs résultats et leur côté humain. Il est d'accord. On a donc été chercher notre dossier chez Ovo et le rendez-vous est pris à McGill pour le 8 janvier !!!

Alors voilà, d'ici là nous aurons le résultat de notre quatrième IAC (25 décembre), mais disons que je ne crois pas trop aux miracles, surtout que j'ai exactement les mêmes symptômes que tous les autres mois avant mes menstruations... Alors je me concentre sur le rendez-vous du 8 janvier 2009.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Lâche pas! nous aussi on est suivi depuis plus de deux ans, après une fausse-couche et une iac, on va faire notre deuxième bientôt, c'est difficile, pénible, parfois douloureux(physiquement et émotivement), mais si c,est votre rêve, il ne faut surtout pas se décourager!!!